Comment prier pour une région de France ?

Gordon Margery

Exemple : comment prier pour la Bretagne

Même si cela fait deux ans et plus que j’ai quitté la Bretagne pour m’installer avec une partie de ma famille en région parisienne, je n’ai pas seulement laissé un fils à Rennes. J’ai laissé mon cœur quelque part entre Vitré et Brest. Je m’enflamme quand on me parle de la Bretagne et je continue à prier pour elle. J’aimerais que vous puissiez en faire autant.

La géographie de la Bretagne se prête à une sorte de Tro Breizh* de la prière. Vous commencez à Vitré ou Fougères, vous priez pour Rennes, puis pour St Malo et St Lunaire. Descendez la Rance jusqu’à Dinan, puis priez pour Lamballe, St Brieuc, Paimpol, Guingamp, Lannion, Morlaix, Brest. Puis cap au sud : Quimper, Douarnenez, Concarneau, Lorient, Auray, Vannes. Respectons l’histoire, poussons jusqu’à St Nazaire et Nantes. Et au passage pensons aux villes où le témoignage évangélique est faible ou inexistant : Hennebont, Quimperlé, Redon. Pensons aussi au centre de la Bretagne où les touristes passent moins souvent : Loudéac, Pontivy, Carhaix. Chacun fera le périple à sa manière, en pensant aux églises qu’il connaît. Chaque étape sera l’occasion de penser à des chrétiens rencontrés, à des victoires remportées, à des souffrances endurées.

Nous pouvons remercier Dieu du nombre d’églises implantées ces dernières années, de la fidélité de serviteurs de Dieu remarquables, du témoignage fort des chrétiens bretons.

La liste des nouvelles églises est impressionnante, la plupart de celles que j’ai connues ont moins de trente cinq ans. Certaines de ces églises sont dynamiques, grandissent encore.

D’autres se maintiennent au prix de grands efforts. Dans beaucoup de villes moyennes, la situation démographique et économique est difficile, et les jeunes s’en vont pour les études ou le travail. Ici, un pasteur usé voudrait bien changer d’air, mais la relève ne vient pas. Là, l’église doit se refaire une santé après des départs douloureux.

Éternel, sauve ton peuple et bénis ton héritage ! Pourquoi les nations diraient-elles : Où est leur Dieu ?

Il faut prier pour les églises existantes : leur santé, leur croissance, la qualité de leurs responsables, la transmission de la foi à leurs enfants, leur fidélité à la parole de Dieu, leur vision missionnaire.

Il faut prier pour les dizaines de milliers d’étudiants, surtout à Rennes, à Brest et à Nantes. Le GBU et Agapé œuvrent pour qu’ils entendent l’évangile à un moment de leur vie où ils sont plus ouverts à la découverte, au changement, à l’engagement.

Il faut prier pour l’implantation d’églises nouvelles, non par la division et l’affaiblissement de ce qui existe, mais par un travail missionnaire nouveau. Il y a encore des villes de 5000 et 10 000 habitants sans église évangélique. Dans les grandes villes il y a des quartiers plus peuplés encore qui attendent de voir dans les faits à quoi ressemble une église évangélique. Dans les campagnes, les Témoins de Jéhovah passent, mais qui d’autre ?

Il faut prier pour une nouvelle génération de pasteurs et d’évangélistes bretons.

Il faut prier pour les milliers de Bretons qui aujourd’hui désertent l’église de leurs ancêtres sans trouver ailleurs la réponse à leur besoin de Dieu.

Et après avoir prié, il faut lire l’histoire spirituelle de la Bretagne dans Protestants et Bretons, de Jean-Yves Carluer, éd. La Cause. Nous sommes entourés d’une grande nuée de témoins, et Dieu n’est pas injuste pour oublier leur travail et l’amour qu’ils ont montré pour son Nom.

* Tro Breizh : pèlerinage traditionnel dans les sept anciennes évêchés bretonnes : Dol-de-Bretagne, St Malo, St Brieuc, Tréguier, St Pol de Léon, Quimper, Vannes.